L'affaire d'Outreau.
L'énorme erreur judiciaire qui a brisé les vies d'innocents, victimes de la légèreté de témoignages incontrôlés.
Ce film nous fait entrer dans le vécu de l'un d'entre eux, Alain Marécaux, magnifiquement interprété par Philippe Torreton. On partage avec lui l'effroi face à des accusations incompréhensibles, la souffrance qui accompagne l'impuissance à se faire entendre, la séparation d'avec ses proches, les pertes de toutes sortes, le désespoir devant un destin qui semble s'acharner.
Je suis sortie sous le choc avec des tas de questions.
Comment est-il possible que de telles choses puissent arriver, en France, au vingt et unième siècle alors que la justice dispose de tant de moyens modernes et que la présomption d'innocence est un incontournable de la déclaration des droits de l'homme ?
Si une personne bien insérée dans la société et disposant de réels moyens peut vivre un tel cauchemar, qu'en est-il, dans des affaires similaires, pour les pauvres bougres sans ressources financières ni intellectuelles, sans soutien moral, seulement défendus par un avocat commis d'office ?
Et, questions subsidiaires :
Les forces de l'ordre, procureurs, avocats , juges … ne devraient-ils pas, pour avoir une chance de se faire comprendre, apprendre d'urgence à adapter leur vocabulaire quand ils s'adressent à de pauvres gens pour qui le langage juridique est une langue totalement étrangère ?
Peut-on aussi espérer qu'un jour, ils fassent enfin tous la claire différence entre homosexualité et pédophilie ?